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Paroles de JA installé : Témoignage de Bertrand GRESSELIN sur son exploitation à Flers (61).
"Un avenir prometteur pour ce jeune éleveur en plein croissance"
Le 1er aout 2023, Bertrand Gresselin, originaire de la Ferté-Macé, a franchi une étape décisive dans sa vie professionnelle en s’installant à son compte dans l’élevage laitier. A seulement 23 ans, il s’installe seul, avec l’ambition d’intensifier son exploitation.
Après un bac pro CGEA (culture générale et exploitation agricole) puis un BTS ACSE (analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole), il réalise un premier essai avec un contrat de parrainage de huit mois en 2022. C’est à cette même période que Bertrand Gresselin rencontre les cédants de l’exploitation qu’il souhaite reprendre. « La période a été agréable, j’ai rencontré un couple adorable de cédants qui étaient à l’écoute de mes projets », confie-t-il.
L’exploitation qu’il reprend couvre 90 hectares, dont 28 ha de maïs, 30 bœufs, et le reste de la surface en herbe (450 000 L de lait) ce qui correspond à sa volonté d’intensifier la production sans forcément augmenter le nombre de vaches.
Il a également mis en place 10ha de blé pour être autonome en paille et 34 ha de maïs pour ne plus acheter de maïs ensilage à l’extérieur, ce qui lui permettrait d’intensifier la production pour atteindre les 600 000 L de lait et arrêter les bœufs.
Aujourd’hui il élève 75 vaches, dont 50% de race Holstein et 50% de race Montbéliarde, avec une orientation vers une production axée sur le volume de lait. « Le but est de s’intensifier encore à l’avenir, pour pouvoir installer ma compagne dans les années à venir, qui elle, est en cours de formation en BTS ACSE » ajoute-t-il. Bertrand a signé un contrat avec Lactalis, portant sur la collecte de 150 000 litres supplémentaires de lait sur trois ans. Ce contrat lui assure une source de revenus stable, essentielle pour soutenir son projet de développement à long terme.
Le jeune éleveur souligne l’importance du rôle joué par la Safer dans son installation. « Grâce à la Safer, j’ai pu m’installer sur la totalité de la surface », explique-t-il. L’accompagnement financier est primordial dans cette phase d’installation, où les capitaux sont souvent limités et les besoins en fonds de roulement élevés. « Il faut un vrai capital de départ pour faire tourner l’exploitation », souligne-t-il. Le soutien de l’investisseur proposé par la Safer de Normandie pour acquérir une partie du foncier s’avère également déterminant. « C’est quelqu’un de très agréable, et je me sens vraiment bien entouré par les cédants, les propriétaires, la famille, les amis et l’entreaide des voisins » ajoute-t-il.
Bertrand Gresselin est convaincu que l’avenir de l’agriculture réside dans le maintien des petites comme des grandes structures agricoles dès lors que la structure reste gérable économiquement et socialement. « Si les terres sont disponibles, il vaut mieux les donner aux petits exploitants qu’aux gros ce que la Safer sait désormais faire de façon plus systématique », estime-t-il. Cependant, il relève également un défi majeur pour l’agriculture de demain : « L’enjeu de demain, c’est la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. On peut monter des robots, mais la taille et la structure de l’exploitation restent les mêmes », remarque-t-il, tout en soulignant que la rémunération des salariés pourrait ne pas être insuffisante pour attirer les compétences nécessaires.
Son projet est un exemple d’installation réussie grâce à un bon accompagnement et une gestion fine des ressources. Malgré les défis, il reste confiant :« Pour le moment, la mission est réussie », conclut-il, optimiste pour l’avenir.